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Jefferson, un hérisson qui ne manque pas de piquant

Quel plaisir de retrouver la plume de Jean-Claude Mourlevat dans ce polar animalier aux multiples facettes conjuguant un crime crapuleux, une intrigue à rebondissements, du suspense et de l’aventure. Il y a même de la bagarre et du sang. Brrr…

J’ai beaucoup aimé ce livre d’une grande richesse littéraire qui fait la part belle à la solidarité, à l’amitié et au courage. Le propos sous-tend une variation éthique voire philosophique sur le statut de l’animal : qu’il soit sauvage, domestique ou d’élevage, l’humain ne le situe pas sur le même plan.

La journée avait pourtant bien commencé pour Jefferson Bouchard de la Poterie, hérisson de son état. Un temps radieux, un bon gratin de pommes de terre au four et un rendez-vous pour se faire rafraîchir la houppette chez son coiffeur attitré, un blaireau qui a le bon goût de couper les cheveux (ou les poils) en silence. À la perspective de cette parenthèse agréable et des mains de la charmante Carole en train de le shampouiner, Jefferson sourit jusqu’aux oreilles…

Sourire qui disparaît instantanément quand il découvre monsieur Edgar assassiné avec ses propres ciseaux. Au mauvais endroit au mauvais moment, le pauvre Jefferson se voit accuser à tort du meurtre sauvage de son coiffeur. Obligé de fuir et de se cacher, il ne lui reste qu’une solution pour se sortir de ce pétrin. Mener lui-même l’enquête pour trouver les véritables coupables et se disculper. Aidé par son meilleur ami Gilbert, un cochon qui n’a pas froid aux yeux, Jefferson s’embarque dans une aventure à haut risque au pays de ses voisins les humains…

Trouvé sur http://www.blog-parents.fr/maman-puissance-4/2018/11/19/prix-gulli-petits-romans-faire-lire/
Trouvé sur http://www.blog-parents.fr/maman-puissance-4/2018/11/19/prix-gulli-petits-romans-faire-lire/

À travers leurs aventures, nos personnages tenteront de comprendre le mécanisme qui emmène les humains à torturer et à égorger les animaux dans les abattoirs. Du coup, je ne peux m’empêcher de vous faire partager un petit extrait :

« C’est dingue ça, quand même, grognait-il, et sa voix parvenait assourdie à Jefferson, ils peuvent manger tout ce qu’ils veulent : des spaghettis au basilic, du gratin dauphinois, des pizzas quatre saisons, des tartes aux framboises, des omelettes aux pommes de terre, des gâteaux à la noix, des soupes de lentilles corail avec du lait de coco, des crêpes à la confiture, des pommes, des poires, des abricots, des poêlées de champignons, des salades de tomates, des croissants, des tagliatelles au pesto, des crèmes à la vanille, des fraises, des melons, du riz, de la purée, des petits pois, du velouté de potiron, du chocolat aux noisettes… Et ça leur suffit pas ! Ils trouvent que c’est pas assez, alors ils tuent les animaux pour les bouffer ! Je comprends pas… »

Oups! Je n’avais pas pensé aux carnivores purs et durs qui verront là une critique assassine et discriminatoire de leur pratique alimentaire… Vous pouvez toujours balancer votre vegan…

Un niveau de lecture élevé (à partir de 11 ans), beaucoup d’humour, de fraîcheur et de cynisme. À consommer avec appétit !

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